mardi 17 mai 2016

Choisir un coach


Voici un billet qui traînait, tout tristounet, dans mes billets «brouillon». Il a été écrit en novembre 2014 (environ). 
Note: oui, je suis encore en vie. 

J'ai décidé de travailler avec un nouvel entraîneur pour m'accompagner dans ma prochaine saison. D'aucuns diront: «Encore!» Et je leur répondrai: «Oui, encore!» 

C'est vrai que ma vie sportive a été mouvementée de ce côté en 2014. Moi qui suis assez stable à tous niveaux, j'ai été la première étonnée de vivre autant de questionnements, autant de remises en question de mes choix. Par contre, sachez que je ne vous raconterai pas ici en long et en large les raisons de mes changements. Je suis certaine que vous trouveriez ça intéressant et même instructif. Mais par respect pour ces personnes que j'apprécie beaucoup car elles m'ont toutes fait progresser chacune à leur manière, ce ne sera pas le cas.

Par contre, je veux profiter de mon «expérience» pour vous aider à vous poser ou à poser les bonnes questions si vous décidez un jour de faire affaire avec un entraîneur personnalisé ou que vous décidez tout simplement de changer. Je suis très consciente ici de ne vous présenter qu'un côté de la médaille, celle de l'athlète. Je serais particulièrement curieuse de connaître l'envers. Tiens, une nouvelle idée de billet! 

Pourquoi travailler avec un entraîneur ?
C'est la première question à se poser, je pense. Est-ce pour progresser ? Parce que vous êtes débutant ? Pour aller chercher un p'tit boost de motivation ? Surmonter un plateau ? Vous attaquer à un défi dans lequel vous voudriez être accompagné ? Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises raisons de se faire accompagner, sauf peut-être faire comme tout le monde. Cette réflexion vous permettra de clarifier vos objectifs et vos besoins. A partir de là, vous pourrez vous préparer à magasiner.

Magasiner
Magasiner un entraîneur, cela signifier en rencontrer quelques uns. Je ne l'ai pas toujours fait, mais je constate avec le recul que j'aurais dû. A ma décharge, c'est très difficile de magasiner quand on ne connaît pas l'obscur monde du coaching. Par ailleurs, le terme « magasiner» peut sembler réducteur mais l'idée est juste de pouvoir comparer des modes de fonctionnement, des approches, parler avec différentes personnes et voir si ça clique. 

Malheureusement, il n'y a pas de Costco du coaching. Il faut donc savoir où dénicher ces oiseaux rares. Il s'agit d'un monde plutôt souterrain. Disons que c'est comparable à un iceberg: certains entraîneurs s'affichent mais d'autres demeurent low-profile. Pour accéder à la partie cachée de l'iceberg, vous pouvez consulter le site de Triathlon Québec, faire votre propre enquête sur internet et les médias sociaux, demander à des connaissances ou même à d'autres entraîneurs. Évidemment, un choix souvent naturel est de retenir les services d'un entraîneur du club de notre patelin. C'est certainement une bonne option, mais ça n'est pas toujours possible.

Une fois des prospects identifiés, essayez de communiquer avec des athlètes qui ont fait affaire avec ces entraîneurs. Pas toujours facile, mais vous seriez étonnés de constater à quel point les athlètes partagent généreusement leur expérience lorsqu'on le leur demande. Ensuite, préparez-vous une liste de questions et rencontrer ces prospects. 

Je vous donne quelques exemples de ma liste de questions:

- Quelle est ta formation, accréditation, etc. ?
- Depuis combien de temps entraînes-tu en triathlon ?
- Combien as-tu d'athlètes ? As-tu d'autres occupations professionnelles?
- A quelle fréquence fais-tu les planifications des athlètes?
- Est-ce que je peux avoir un exemple d'une planification  ?
- Est-ce que tu fais faire des tests ? Comment ? Où? A quelle fréquence ?
- Comment peut-on te rejoindre pour des changements ou des questions ?  Quelle est ta disponibilité?
- Comment se fait le feed-back sur les entraînements réalisés ?
- Est-ce que tu te rends à certaines compétitions pour accompagner des athlètes?
- Es-tu disponible pour faire des séances 1:1 (technique natation, vélo, course, muscu)
- Quels sont tes tarifs ?
- etc...

Les trois pilliers
Ma p'tite expérience m'a permis d'élaborer une théorie. Oui, oui. Une théorie qui pourra peut-être vous aider à vous préparer dans votre magasinage ou à faire le point sur votre relation actuelle.

En fait, j'identifie trois piliers dans une relation avec un entraîneur: la compétence, le service et la relation. Chacun de ces piliers est important mais les besoins que vous avez identifié lorsque vous avez répondu à la question: Pourquoi je veux un coach? vont déterminer le niveau d'importance que vous accordez à chaque pilier.

La compétence technique
Je définis la compétence comme le bagages de connaissances et d'expériences que l'entraîneur mobilise pour vous. Cela inclut les qualifications de l'entraîneur, sa formation, son expérience à coacher des athlètes comme vous, que vous soyez débutant ou athlète confirmé et son expérience comme athlète (savoir). Tout ce bagage se traduit dans son savoir-faire: la qualité des planifications qu'il produit, la qualité de son feed-back, des ses observations, les connaissances qu'il vous transmet, sa capacité à vous expliquer son approche et finalement, les trucs du métier qu'il vous partage. En bref, la compétence technique est sa capacité à bien vous préparer pour les épreuves auxquelles vous comptez participer.  

Le service
L'entraîneur offre un service, généralement contre rémunération. En ce sens, il importe que ce dernier s'assure de la satisfaction du client....vous! Le service peut se définir de bien des façons et a évidemment des ramifications dans les autres piliers. Les planifications arrivent-elles généralement dans les délais ? Sont-elles précises, faciles à comprendre, y a-t-il des erreurs? Rien de plus frustrant que de ne pas faire la bonne affaire...tant pour l'athlète que l'entraîneur. Des changements à votre planification peuvent-ils être apportés assez rapidement ? Est-il ouvert à adapter votre planification en fonction de vos contraintes ou est-il plutôt rigide ? Comment pourrez-vous communiquer avec l'entraîneur ? Répond-il relativement rapidement ? On s'entend que «rapidement» demeure assez subjectif, difficile de définir ce qui est raisonnablement rapide.  C'est une raison de plus pour clarifier autant que possible certaines attentes dès le départ. Par exemple, si l'entraîneur et l'athlète ont convenu qu'une planification hebdomadaire serait produite mais que finalement elle est produite aux deux semaines, une mise au point s'impose. Encore là, c'est particulièrement difficile pour le néophyte qui n'est pas familier avec tout ça, tsé c'est pas toujours clair ce qui est «normal» de s'attendre. Sachez aussi que l'athlète a une part de responsabilités: quelqu'un qui ne s'implique pas dans son projet sportif, c'est pas très motivant! Pas besoin de vous faire un dessin, hein ? Tiens, une autre idée de billet! 

Petite parenthèse au sujet du budget que vous comptez consacrer à ce service. Cela peut avoir un impact sur les services auxquels vous pouvez vous attendre. Attention, je ne dis pas qu'il faut nécessairement payer cher pour avoir un bon entraîneur. Certains entraîneurs qui ont pignon sur rue présentent sur leurs sites des plans de style «bronze, argent, or, platine» où les services pour chacun des plans sont bien définis, ainsi que les tarifs. Les entraîneurs de type «partie cachée de l'iceberg» ne semblent pas avoir de d'offres de services «affichées», s'adaptant aux besoins des athlètes dans la mesure où ceux-ci sont en adéquation avec la disponibilité de l'entraîneur. Il faut comprendre que pour certains, le travail d'entraîneur est combiné avec d'autres emplois. C'est d'ailleurs une des questions qui peut légitimement être posée lors d'une rencontre avec un prospect. 

La relation
La relation avec l'entraîneur constitue le dernier palier, et non le moindre. Pour moi, c'est certainement le plus important. Est-ce que l'entraîneur vous donne envie de vous dépasser ? Pensez-vous que vous vous sentirez à l'aise de partager certains aspects de votre vie privée avec cette personne ?  Vous sentez vous en confiance ? Et lui, sentez-vous qu'il a envie de travailler avec vous ? Qu'il a envie de vous faire progresser ? Le sentez-vous capable de vous faire un feed-back honnête si vous le lui demandez ? Comme toute relation, la relation avec un entraîneur se bâtit au fil du temps, au fil des échanges. Par expérience, je crois que des échanges occasionnels qu'ils soient téléphoniques, en personne ou par des médiums tels Skype contribuent grandement à bâtir une relation solide. Les courriels, c'est bien pratique mais ça n'explique pas tout. Le développement d'une relation de qualité permettra de faire des réajustements, notamment du côté du service si des glissements sont constatés. 


Conclusion
Chacun de ces piliers est important, j'en suis tout à fait consciente. L'idéal serait un champion-entraîneur dans toutes ces catégories. Il en existe plusieurs, suffit de les trouver! Comme je le mentionnais précédemment, je prétends que les besoins identifiés au préalable vont vous permettre de jauger quel compromis vous êtes prêts à faire dans la relation. Par exemple...(ok, je grossis un peu le trait pour vous permettre de comprendre)...préférez-vous travailler avec un entraîneur très compétent techniquement qui «oublie» ou ne considère pas vos disponibilités, ou avec un entraîneur un peu moins expérimenté mais avec qui vous avez une excellente relation ? Pour qui n'a pas beaucoup de contrainte au niveau des horaires, l'entraîneur 1 peut être un super match. L'entraîneur 2 conviendrait quant à lui très bien à quelqu'un qui a besoin d'une bonne dose de motivation et d'encouragements.

Vous vous dites peut-être que c'est pas mal compliqué mon affaire, que de toute façon, vous avez un flair incroyable qui vous permettra de choisir la bonne personne pour vous. Je vous le souhaite sincèrement. Sachez par ailleurs que j'ai beaucoup aimé travailler avec différents entraîneurs, cela m'a permis d'apprendre énormément en plus de m'aider à savoir ce que j'aime et ce que je n'aime pas!

Quelques liens intéressants pour poursuivre la réflexion:

http://www.dcrainmaker.com/2009/02/thoughts-on-triathlon-coaching.html
http://triathlon.competitor.com/2014/10/training/quiz-finding-right-triathlon-coach_108744
http://www.active.com/triathlon/articles/10-tips-for-finding-the-right-coach-873285
http://ftpcoaching.blogspot.ca/2014/12/the-biggest-mistakes-athletes-make-when.html

mercredi 16 décembre 2015

Croisée des chemins

Dans la vie, je ne vous apprendrai rien si je vous dis que les hauts et les bas se succèdent. Je me considère privilégiée de n'avoir connu, somme toute, que des petits bas: j'ai un toit, un travail que j'aime, un conjoint qui m'aide à devenir meilleure, une famille en santé, un réseau d'amis et de connaissances bienveillants. C'est difficile de demander plus que ça. 

Toujours est-il que malgré ma capacité à surfer sur les vagues et éviter les écueils, ma famille entre actuellement dans un creux de vague. Sans entrer dans les détails, il y a du changement dans l'air. Ce changement en entraîne d'autres. En clair, j'ai notamment dû cesser ma collaboration avec mon coach numéro 4...et ce, bien malgré moi, car ça allait plutôt bien. 

Me voilà donc solo pour un p'tit bout. J'aime bien me rappeler qu'en chinois, le mot «crise» se compose de deux caractères: l'un représentant le danger et l'autre, une occasion à saisir, une opportunité. 

Un peu déconcertée au départ suite à cette décision (danger), je me rends compte que j'ai derrière moi cinq ans de plans d'entraînement. Je devrais être capable de faire de quoi de «potable» avec ça. Je me dis que je peux maintenant ajuster l'horaire pour que ça fitte vraiment avec ma vie (opportunité). J'ai confiance qu'après 5 ans d'entraînement assidu, ma motivation ne disparaîtra pas parce que je ne reçois plus de programme chaque semaine. Curieusement, je le vois comme un défi. 

Ma plus grande appréhension concerne la planification de mon premier marathon que je voulais courir en octobre 2016. Cette épreuve n'a jamais été intégrée dans mes planifications et je me questionne sur comment jongler avec la fin d'une saison de triathlon et la préparation d'un marathon. Je vais peut-être reconsidérer ce projet, ou demander conseil. On verra...  

Face à ce changement, «On a toujours le choix» prend tout son sens. On braille sur ce qu'on a perdu ou bien on regarde ce qu'on a et on essaie d'en tirer le meilleur parti. 

Que sera, sera et joyeuses fêtes à vous tous, chers lecteurs ! 

lundi 2 novembre 2015

Baptême de trail! Finale de la coupe XC3R

Que j'aime les premières fois! Cette course était au programme depuis cet été, mon chant du cygne de la saison 2015. 

La météo ne nous a pas gâté. De la pluie, du temps gris. Un vrai temps de novembre. J'ai failli ne pas arriver à l'heure. L'horaire mentionnait que les collations pour les coureurs du 5 et 10 k étaient servies à 13 h. Ne me demandez pas pourquoi mais mon cerveau avait décidé que c'était le départ qui était à 13 h. J'aurais trouvé ça un ti-peu plate comme fin de saison. En train de plier du linge sur le divan vers 9 h, une petite voix dans ma tête m'a suggéré de regarder à nouveau l'heure du départ. Laisse faire le linge Beauté, la course est à 11 heures 30! 

Je ne m'étais jamais rendue sur le site, il y avait encore de belles couleurs même si c'était un peu moche sous la pluie. Malgré la grisaille, la bonne humeur régnait sous la tente où les coureurs du 5 k et 10 k se massaient au départ (masser dans le sens de moton de personnes). Le départ lancé, on a monté une bonne côte dans un chemin d'bouette assez large... j'allais évidemment beaucoup trop vite. J'ai finalement pris un rythme plus acceptable dans un sentier étroit derrière une femme et un jeune garçon de 8-9 ans. Bien qu'agile comme un lutin des bois, il me ralentissait. J'ai profité d'un endroit propice dans le sentier pour accélérer et les passer tous les deux.  

J'ai adoré courir dans la bouette, me laisser aller dans les descentes, bondir à petits pas rapides sur les roches pour éviter de glisser, contourner les jumps de vélo de montagne pas utiles à monter et à descendre. Vers le 3 k, j'ai piqué une bonne fouille dans les feuilles! Pas grave, pas d'mal, Lève tes estit d'patins pour pas accrocher les racines! On continue. Les feuilles orangées et le sol brun mouillé par la pluie contrastent avec la grisaille, A certains moments, c'est l'argile grise qui fait surface. C'est magnifique ! Autrement dit: j'ai les endorphines dans l'tapis, les couleurs sont plus éclatantes, les odeurs plus intenses! J'entends l'annonceur au loin accueillir les coureurs du 5 k, le premier tour a passé vite!
Décidée à garder le chandail jaune bien en vue toute la course! 

Concentrée
Et je suis repartie pour le deuxième tour. Me suis retrouvée derrière un homme qui m'avait dépassé vers le 3-4 k. Je l'ai suivi durant tout le reste de la course. J'ai piqué une autre bonne fouille. L'homme s'est informé si ça allait. Oui. Je me relève, on continue de plus belle. Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est toute la concentration nécessaire pour sauter, contourner, ralentir, etc. Cette attention de tous les instants qui permet d'échapper complètement aux pensées toxiques de course (j'vais pas assez vite, j'ai chaud, etc.). La seule chose que je me souviens avoir pensé, c'est que Partner faisait une sauce à spag chez elle pendant la course. C'est profond, ça.

La course s'est terminée sur un petit malentendu chronométrique, les bénévoles m'ayant inscrite par erreur dans le 5 k. Heureusement, comme je suis arrivée 2ième chez les femmes et que les organisateurs notaient les chronos des trois premières place chez les hommes et les femmes, j'ai pu obtenir mon temps.

Epilogue: J'ai quitté le site frigorifiée en constatant que j'avais perdu une gourde... probablement lors de mes élégantes chutes dans la bouette et les feuilles mortes. Je crois avoir pris le temps de boire 3-4 gorgées, ça valait vraiment la peine de les traîner. C'est le métier qui rentre, faut croire!

Merci au Club de trail 3R  d'organiser ces événements accessibles. Ce club regroupe des coureurs de tous niveaux et ils sont super accueillants. De dynamiques profs d'édu représentant bien les valeurs sportives animent cette belle gang. 

samedi 19 septembre 2015

Triathlon de Duchesnay II

Source: 10.21.42 km
Set-up qui sort de l'ordinaire!
Le dernier triathlon de la saison 2015. Comme je le dis chaque année, c'est déjà terminé! Dame Nature nous a offert pour l'occasion une superbe journée de début d'automne: un matin frisquet et par la suite un soleil généreux qui nous a rapidement réchauffé. 

Natation
Le départ se faisait tôt: 7 h 50. Fallait donc être sur la plage du départ 15 minutes avant. Comme le site ouvrait à 6 h et que je n'avais pas fait mon inscription les jours précédents comme l'organisation l'offrait, y avait pas de niaisage. S'inscrire, marquage, installation de la zone de transition, petit réchauffement et go à la plage. J'avais très hâte d'essayer mon nouveau wetsuit en compétition.

Le nouveau wet: Blue Seventy Reaction

J'apprends à la rencontre d'avant-course que le parcours de natation a changé. On se trouve à aller beaucoup moins loin dans le lac. On fait plutôt deux boucles et on se dirige ensuite vers la plage. Le départ des hommes se fait 2-3 minutes après la réunion et les femmes suivent 2 minutes plus tard. Je réussis à nager un peu avant la course. Je me retrouve à l'extrême gauche de la plage et j'ai une belle vue sur la bouée à atteindre et pas beaucoup de femmes autour. On part. Le départ est très calme pour moi, je me dirige vers la bouée, ça va bien. Rapidement, les petits casques oranges des hommes se mettent à apparaître ici et là. Pas beaucoup de casques roses, par contre. J'espère que je ne suis pas égarée. En tournant la première bouée, la soleil m'aveugle. Ayoye, je cherche la deuxième bouée à atteindre, je finis par l'apercevoir. Le reste se passe sans heurts, je reprends la boucle et ensuite go vers la sortie de l'eau.

Source: Pierre Carbonneau, photographe
Le départ de la natation sur la plage: fait si beau!

J'apprends en sortant de l'eau que je suis la deuxième femme. Petit sourire en coin. C'est d'la faute du wet... et des nombreuses sorties en eau libre cet été.

Source: Pierre Carbonneau, photographe
Sortie de la natation avec un beau tapis bien propre 
pour protéger nos petits pieds: la classe!
Vélo
Une transition efficace et je m'élance vers le parcours de vélo. On court sur un bon 200-300 m de la zone de transition avant d'embarquer sur le vélo. La surface gazonnée est cahoteuse, le vélo se fait bardasser. Je l'enfourche finalement pour 8 tours.

Source: Pierre Carbonneau, photographe
La looooongue course bien délimitée vers le parcours de vélo

Mon objectif: compter mes tours. Bon, me forcer aussi. Mais surtout me concentrer et faire 8 tours sans me poser la question vers la fin: c'est mon dernier ou pas ? Y a pas beaucoup de femmes au début, évidemment. Le premier tour est pénible, je m'inquiète un peu. Les autres tours vont beaucoup mieux. Je surveille les filles, me fait dépasser par deux d'entres elles mais je reste toujours pas loin. En fait, j'ai appris plus tard que j'avais probablement un tour ou deux d'avance sur l'une d'elles. Le turn-around à l'extrémité du parcours est aussi serré que l'an dernier. J'ai avalé une barre aux figues (deux morceaux) et un gel vers la fin du parcours.

Partner était dans ma mire tout le long du parcours. Elle gagnait du terrain sur moi tranquillement, encore un demi-tour et elle m'aurait rattrapé. Finalement, j'ai été super focus, j'ai bien compté mes tours et hop, après le huitième, direction sans hésitation vers la transition.

Course
Transition un peu moins su'a coche cette fois. Je me bats avec mes bas. Comme à tous les triathlons de cette année, je pense: Faut que je me trouve des chaussures de course que je peux porter sans bas! En arrivant sur le sentier de la piste cyclable en poussière de roches, je me retrouve derrière une des filles qui m'a dépassé en vélo. Je suis en quatrième place. Enfin, je n'en suis pas certaine à ce moment mais comme le parcours est composé de deux boucles, je repère les premières femmes et c'est ce que j'en déduis après le premier tour. Je la suis pour les premiers 2 k. Je profite d'un turn-around pour la dépasser et hop, je repars de plus belle. J'ai les pieds engourdis mais je suis en forme. Il fait beau. Le parcours ombragé est magnifique. On croise les hommes-gazelles dont la foulée est superbe et ça donne juste le goût de courir vite et bien.
Source: 10.21.42 km Un aperçu du parcours de course à pied

J'ai continué de plus belle durant le deuxième tour. La troisième fille était trop loin pour que je pense aller la chercher. Dans ce contexte, je me suis assurée de maintenir mon effort et d'essayer d'augmenter la cadence vers les deux derniers kilos. La course se passe très vite. Je n'en reviens pas à quel point je me sens bien (sauf les pieds), pleine d'énergie, calme et concentrée. Après le deuxième tour, c'est déjà fini, je me dirige vers l'arrivée. Je termine ce dernier triathlon de la saison satisfaite, le sourire aux lèvres. Pas de bobo, pas de soucis. Permettez-moi aussi de souligner l'organisation hors-pair de Capitale Triathlon: les tapis, banderoles, le parcours bien délimité avec les petits cônes, la médaille qui peut servir de sous-verre (quelle idée géniale!) et bien sûr, les gentils bénévoles et les nombreux spectateurs qui encourageaient. Un très bel événement.

Source: 10.21.42 km
Une chic arrivée colorée: palmiers, tapis, banderoles! 

Finalement, je ne sais pas si c'était:
a) ma surcharge en glycogène des jours qui ont précédé la course
b) le fait que j'aie mangé du solide que je tolérais bien (barres aux figues) sur le vélo
c) une bonne préparation
d) toutes ces réponses sont bonnes
mais toujours est-il que j'ai amélioré mon temps de 4 minutes par rapport à l'an passé: 2 minutes au vélo et 2 minutes à la course. J'en étais très satisfaite, puisque les parcours étaient identiques et les conditions assez similaires, quoique l'an passé, c'était un peu plus humide. L'amélioration en course me réjouit d'autant plus que j'ai l'impression de ne pas avoir fait des progrès fulgurants cette année en course à pied.

Je l'ai passé sous silence mais mon vrai coach (pas Coach-du-Mental) était sur place à cet événement. Il a donc pu m'encourager et m'observer en vélo et à la course. Sa rétroaction après la course: «Tu n'avais pas l'air très accotée sur le vélo...Tu as l'air en forme». Traduction libre: tu n'as pas l'air d'une fille qui vient de finir un olympique. Ça m'a fait réfléchir. D'un côté, je sais que je gère bien mon énergie. De l'autre, je ne prends pas beaucoup de risques. La saison de triathlon se termine néanmoins sur une très bonne note.

Les semaines qui ont suivi ont été consacrées à peaufiner la préparation à l'épreuve de 105 k du Défi Vélo-Mag. C'est la semaine prochaine que ça se passe. Allumez des lampions pour Notre-Dame-de-Dorleta, patronne des cyclistes, afin qu'elle nous offre une température clémente cette année.