samedi 3 décembre 2011

Supergirl ou la maladie du déni des bobos

Je suis une genre de Supergirl. Une fille sans histoires, lucide et (relativement) raisonnable au bureau et à la maison.

Mais quand je mets des espadrilles, des souliers de vélo ou un maillot de bain, je me transforme. Il y a quelque chose qui se dérègle dans mon jugement. Je deviens une superhéros, une invincible. Mon discours mental se modifie. Genre: Ça va passer, ça fera plus mal dans 5 minutes. Et quand je parle de mal, je ne parle pas d'avoir la patate qui pompe ou les muscles qui brûlent; je parle de douleur. Des fois, c'est vrai, ça passe. Mais le plus souvent, la douleur revient le lendemain matin ou à la séance suivante. Et des fois, elle s'amplifie, d'autres fois elle disparaît au fil des jours.

Cet été, quand je me faisais traiter par mon physio pour ma B, j'avais mal au coude. Je ne sais pas si c'était en lien avec la natation ou le vélo, mais la douleur était déclenchée à la natation. Bin croyez-le ou non, j'avais honte de le dire au physio. Je le voyais chaque semaine, il aurait pu la regarder, me donner des exercices, me faire un petit traitement, mais non. Je n'en glissais mot. Et je sais pourquoi: pour ne pas passer pour une fille faite en poussière de short. Je ne voulais pas non plus me faire dire de ralentir, que c'était un signe, blablabla...   J'ai fini par le dire à Coach. Et il a modifié les séances de natation et finalement, ça s'est passé. Il aurait été si simple d'en parler avant. Je le sais teelllement que c'est pas fort.

Une vilaine blessure qui guette Supergirl!
Cette semaine, j'ai eu une douleur à la cuisse en courant. Je ne sais pas d'où ça vient. Mais malgré mes expériences des derniers mois, mon petit diable mental me disait : Ça va passer. C'est pas grave, tu peux terminer ta séance. Mon petit ange chuchotait: C'est pas normal cette douleur, arrête ! Rassurez-vous sur ma santé mentale, il m'arrive souvent de comparer mes discours intérieurs à un ange et à un démon qui me soufflent à l'oreille. Je suis tout à fait saine d'esprit, du moins je le pense... Néanmoins, vous avez raison de douter puisque j'ai continué à courir. Le lendemain, c'était sensible. Point positif: j'ai tout de même avouer ma condition la journée même et déclarer à Coach que je ne courrais pas avant d'avoir vu ma chiro lundi prochain. Comme quoi, il y a de l'espoir.

Cet épisode m'a fait penser au livre que j'ai lu en septembre et qui traitait de la récupération. Il y avait dans ce bouquin un tableau qui présentait les différences entre une douleur «normale» et une douleur «avertissement».

Douleur normale

  1. Sur les deux côtés du corps
  2. Dans le centre du muscle
  3. Apparue après un changement dans l'intensité, la durée ou les modalités (?)
  4. S'améliore après le réchauffement
  5. S'améliore de jour en jour
  6. N'affecte par la biomécanique
  7. Généralisé
Douleur avertissement

  1. Sur un côté du corps
  2. Près d'une articulation
  3. Apparu soudainement
  4. Douleur augmente durant l'entraînement
  5. Ne s'améliore pas ou s'aggrave avec les jours
  6. Affecte la biomécanique
  7. Localisé

Ma douleur à la cuisse est définitivement une douleur de type avertissement.

Et vous, avez-vous la maladie du déni des bobos ? Avez-vous des trucs pour en guérir ou c'est un mal chronique ?  Votre avis ?

4 commentaires:

Claire a dit…

Billet bien pertinent très chère!!! Haha!! Je crois bien que dès qu'on s'installe le moindrement sérieusement les pieds dans des souliers de course (ou le corps dans un maillot ou les fesses sur un vélo) on attrape automatiquement la maladie du déni des bobos. La transformation en quelqu'un de soudainement inconscient s'opère, et tout à coup, on a pas d'allure!!
Avec le temps (et le cumul des blessures), je pense qu'on devient un peu plus brillants côté jugement; donc, dès les premières douleurs, on prend soin de faire tout ce qu'il faut pour que ça guérisse. Alors, les gens ''non-atteints par la maladie'' vont croire qu'on devient raisonnables et qu'enfin on a compris. Que non, que non, nous on sait bien que la seule raison qui nous pousse à agir, c'est qu'on ne veut SURTOUT PAS arrêter de courir (ou nager, ou pédaler). En tout cas, moi, je n'ai pas peur d'avoir un bobo, j'ai juste peur d'être obligée d'arrêter de courir. Ça fou tellement la trouille que dès que j'ai un p'tit quelquechose, je m'en occupe vite.
Alors pour répondre à ta question, oui c'est un mal chronique, on en guérit pas; c'est juste que ça se transforme!!! :o))

Isa a dit…

Chère Claire,

Mais c'est un billet dans un billet ça! :) Rassurée de voir que je ne suis pas la seule. Merci d'avoir partagé ton point de vue et ton expérience.

Luc a dit…

J'ai toujours une douleur à quelques parts dans mon corps. 95% du temps, je réussis grâce à des étirements, de la marche, de la glace ou de la chaleur à la faire partir, mais quand la douleur résiste, je vais voir mon physio. Je ne prends pas de chance. Il faut éviter de compenser car on développe une autre blessure ailleurs. On ne sent plus la première, mais elle est bien présente. Alors, sans hésitation, opte pour le traitement.

Isa a dit…

Merci Luc. Rassurée de savoir que tu as toujours un peu mal à quelque part.